Jean ARZOUMANOV

Biographie

Formé en grammaire comparée et études indiennes (sanskrit, bengali) à l’ENS, l’EPHE et l’INALCO, j’ai choisi de me spécialiser dans les études indo-persanes. Je suis particulièrement intéressé par le processus de traduction des langues indiennes vers le persan et par la représentation de la culture, de la société et des religions indiennes dans la littérature indo-persane. Mon mémoire de M2, dirigé par Nalini Balbir, portait sur une traduction en persan d’un texte philosophique jaina digambara réalisée dans l’Inde du Nord à la fin du XVIIIe siècle. J’achève actuellement une thèse à Paris 3 sous la direction de Fabrizio Speziale et Nalini Balbir sur la représentation des groupes ascétiques hindous dans les sources indo-persanes du XVIIe au XIXe siècle.

Domaines de recherches et projets en cours

Groupes ascétiques et traditions religieuses indiennes dans la littérature indo-persane, 1650-1840 : des savoirs indiens aux sources de l’orientalisme européen.

Des descriptions des religions indiennes apparaissent dans de nombreuses sources indo-persanes à partir du milieu du XVIe siècle jusqu’à la première moitié du XIXe siècle. Quelques textes comme le Dabistān-i maḏāhib de Mūbad, qui décrit les principaux groupes religieux de l’empire moghol au XVIIe siècle, sont bien connus. D’autres, plus tardifs, et pour certains, composés à l’époque coloniale, ont été peu étudiés. Parmi ces derniers, plusieurs sont entièrement consacrés à la classification et à la description des groupes religieux « hindous ». Aucune étude d’ensemble de ces textes n’a été entreprise à ce jour.

J’étudie ainsi dans mon projet de thèse un corpus d’ouvrages persans, pour la plupart des manuscrits conservés dans les bibliothèques européennes et indiennes. J’explore ces différents textes sur une longue durée dans une perspective de réévaluation des savoirs précoloniaux afin d’appréhender la continuité et la vivacité de la tradition indo-persane jusqu’au XIXe siècle. En étudiant plusieurs textes commandés par des Européens en Inde, je souhaite comprendre dans quelle mesure les savoirs européens sur l’hindouisme ont pu être influencés par des savoirs préexistants, issus d’une longue tradition de description des populations et des religions de l’Inde par les lettrés persanophones.