Retour d’Ulysse Barthel – Winter School in Buddhist Textual Scholarship

Mar 27, 2024 | Autres actualités scientifiques

  WINTER SCHOOL IN BUDDHIST TEXTUAL SCHOLARSHIP

Chiang Mai, 4-9 mars 2024

EPHE-PSL, EFEO, LMU

Du 4 au 9 mars 2024, Ulysse Barthel (doctorant contractuel à l’EFEO) a participé à la Winter School in Buddhist Textual Scholarship, organisée par l’École Pratique des Hautes Études – Paris Sciences et Lettres (EPHE-PSL), l’École française d’Extrême-Orient (EFEO) et la Ludwig-Maximilians-Universität de Munich (LMU). Cette Winter School s’est déroulée au centre de l’EFEO de Chiang Mai, en Thaïlande. Pour cette mission, Ulysse Barthel a bénéficié d’un financement du CRCAO (UMR 8155, programme Archéologie trans-himalayenne) et du GREI (EA 2120).

 

Le but de cette semaine intensive, destinée à des étudiants et étudiantes de Master et de Doctorat en études bouddhiques, était d’acquérir de solides connaissances, théoriques et pratiques, concernant l’étude des sources primaires du bouddhisme, qu’elles soient manuscrites ou épigraphiques. La formation a permis d’aborder plusieurs disciplines, comme la philologie, la codicologie, l’archéologie, l’épigraphie, l’histoire du bouddhisme et de l’art bouddhique. Les zones géographiques et culturelles considérées étaient également très larges : Asie Centrale, Asie du Sud, Himalaya, Chine, Asie du Sud-Est.

Les journées étaient divisées en deux parties :

  1. la matinée était destinée à des présentations générales permettant d’aborder des aspects historiographiques et méthodologiques sur des thèmes communs à toutes les aires géographiques ;
  2. les après-midis étaient consacrés à des ateliers en groupes spécialisés pour chaque aire culturelle, afin d’aborder des aspects plus pratiques et des études de cas en lien avec le thème du jour.

Quatre groupes spécialisés ont été constitués, liés à des langues et des aires culturelles spécifiques et encadrés par un professeur :

    • Groupe Asie du Sud-Est, encadré par Grégory Kourilsky (Professeur associé en études bouddhiques à l’EFEO et responsable des centres de l’EFEO de Bangkok (Thaïlande) et Yangon (Myanmar).
      Langues : thaï-lao, khmer, birman.
    • Groupe Asie Orientale, encadré par Costantino Moretti (Professeur associé à l’EFEO (Paris), spécialiste du bouddhisme médiéval chinois et du site de Dunhuang).
      Langues : chinois classique et chinois bouddhique.
    • Groupe Tibet, encadré par Marta Sernesi (Professeure de religions tibétaines à l’EPHE-PSL).
      Langues : tibétain, tibétain classique.
    • Groupe Asie du Sud, encadré par Vincent Tournier (Professeur d’indologie à la LMU).
      Langues : sanskrit, langues moyen-indiennes.

Ulysse Barthel s’est intégré au groupe spécialisé sur l’Asie du Sud.

Lundi 4 mars - Codicologie et histoire du livre : manuscrits et xylographes bouddhiques

Après une introduction permettant de définir ce qu’est la recherche textuelle dans le domaine du bouddhisme, ont été abordés les différents formats de manuscrits existants ainsi que leurs spécificités, tant en Asie Centrale qu’en Inde, en Himalaya, en Chine et en Asie du Sud-Est. Les participants ont ensuite abordé la question de l’utilisation contemporaine des manuscrits dans leur contexte.

Les ateliers spécialisés n’ont pas eu lieu le premier jour et l’après-midi a été consacré à la présentation des différentes méthodes d’étude des livres imprimés.

Mardi 5 mars - Épigraphie : techniques de gravures, typologies d’inscriptions et méthodes de recherche

Durant la matinée, plusieurs présentations ont permis d’apporter des éléments de définition et de méthode concernant les spécificités de l’épigraphie asiatique. Après avoir déterminé ce qu’était une inscription, à la fois dans sa dimension littéraire et sa dimension matérielle, les encadrants ont illustré les problématiques liées à l’épigraphie asiatique par des études de cas : tout d’abord avec l’étude d’un corpus de piliers bouddhiques inscrits en Inde, puis à travers le projet de documentation et d’édition du corpus des inscriptions bouddhiques de l’Āndhradeśa en Inde du Sud-Est (EIAD).
Pour clôturer la matinée, Phongsathorn Buakhampan de l’EFEO Chiang Mai a fait une présentation sur la pratique et les méthodes de l’estampage d’inscriptions sur pierre en Asie du Sud-Est.

Lors de l’atelier du groupe Asie du Sud, les participants et leur encadrant ont étudié, lu et traduit deux inscriptions épigraphiques du corpus des inscriptions bouddhiques de l’Āndhradeśa (EIAD 20 et EIAD 55), en langue moyen-indienne et en sanskrit, dans une écriture brāhmī méridionale (sur pierre et sur métal).

Mercredi 6 mars - Transmission des textes, éditions critiques et diplomatiques

Cette journée était consacrée à la méthodologie de l’édition des textes bouddhiques ainsi qu’aux mécanismes anciens de transmission des textes bouddhiques.
La première intervention a permis de présenter le vocabulaire spécifique de l’édition des textes ainsi que les différents types d’éditions possibles, avec les méthodologies et les problématiques qui leur sont associées. La présentation suivante concernait l’étude de la transmission ancienne des textes par la copie de manuscrits et la manière de déceler les différents types d’erreurs des scribes. Enfin, la dernière présentation était destinée à l’étude de la circulation des textes bouddhiques à travers les inscriptions.

Dans l’après-midi, les encadrants et les participants ont visité trois temples bouddhiques de Chiang Mai : le Wat Chet Yot, le Wat Phra Singh et le Wat Chedi Luang.

Jeudi 7 mars - Traductions, canons bouddhiques et textes apocryphes, textes vernaculaires et multilingues

La quatrième matinée a permis de définir ce qu’était un canon bouddhique d’une part, et un corpus d’écritures dites « apocryphes » d’autre part, dans le contexte du bouddhisme. Les encadrants ont montré la complexité de l’étude des écrits bouddhiques en raison de la connaissance souvent partielle de ces derniers et de leurs traductions successives dans plusieurs langues différentes. Une présentation a concerné en particulier les adaptations originales de textes bouddhiques en Asie du Sud-Est, tandis qu’une autre présentation s’est intéressée aux problématiques de l’édition de textes connus par des traductions en plusieurs langues, avec des études de cas provenant du monde bouddhique tibétain.

Lors de l’atelier du groupe Asie du Sud, les participants et leur encadrant ont étudié, lu et traduit plusieurs strophes du Prasenajitparipṛcchāsūtra, connu par différents manuscrits en sanskrit et en tibétain.

Vendredi 8 mars - Textes et images : interactions entre les textes et les images dans les sources primaires bouddhiques

Cette dernière matinée de formation était consacrée au lien entre les textes et les images dans le bouddhisme. La première présentation a consisté en une étude de cas d’un corpus d’inscriptions de donations du site d’Ajantā (Mahārāshtra, Inde), dont certaines formulations étaient tirées d’écrits bouddhiques. La deuxième présentation s’est intéressée à l’étude des manuscrits illustrés de Dunhuang (Gansu, Chine). La dernière présentation était consacrée à une étude de l’iconographie de Metteyya (Maitreya) en Thaïlande en lien avec la littérature bouddhique.

Lors du dernier atelier du groupe Asie du Sud, les participants et leur encadrant ont étudié le corpus des œuvres inscrites de Kurkihār (Bihār, Inde) et ont lu et traduit deux inscriptions en sanskrit (sur pierre et sur métal).

Samedi 9 mars - Voyage de terrain

Lors de la dernière journée, les encadrants et les participants se sont rendus à Lamphun (ancienne Haripunchai) pour visiter le Haripunchai National Museum ainsi que deux temples bouddhiques, le Wat Phra That Haripunchai et le Wat Phra Yuen.

La Winter School s’est clôturée par un dîner à l’EFEO de Chiang Mai.