Le présent entretien a été réalisé le 21 avril 2025 au dernier domicile de Johannes Bronkhorst et Joy Manné, au 26 de l’avenue de Lavaux, 1009 Pully, Suisse. Johannes m’avait informé quelques jours plus tôt (le 16 avril 2025) de leur prochain « départ » (selon leur propre expression). À celui qui avait été et était resté mon maître avant de devenir un cher mais toujours pudique ami, j’avais demandé aussitôt de m’accorder un entretien filmé sur le modèle de celui que j’avais réalisé avec Jacques May quelque sept ans plus tôt. Joy avait pressé Johannes d’accepter – merci à elle, et aussi, surtout peut-être, pour avoir illuminé de sa chaleureuse présence les dernières soirées que nous avons passées ensemble. L’entretien, à peu près complètement improvisé, a été réalisé avec une caméra rudimentaire, en plan fixe, en français pour la première question, en anglais pour le reste. Le visionnant, je me rends compte de l’indigence de mes questions, mais seul compte ici Johannes et ce dernier regard semi-public sur sa vie et son œuvre. Qu’il me soit permis de lui adresser mes plus chaleureux remerciements pour la confiance qu’il m’a témoignée en acceptant de répondre à mes questions en un moment si absolument singulier, presque déjà « intermédiaire » (antarābhava), de son existence.
Vincent Eltschinger, Paris, 16 juin 2025
This interview took place on April 21, 2025, at Johannes Bronkhorst and Joy Manné’s last home, 26 avenue de Lavaux, 1009 Pully, Switzerland. Johannes had informed me a few days earlier (April 16) of their forthcoming “departure” (as they said). To him who had been – and remained – my teacher before becoming a friend, I immediately asked for a filmed interview modelled on the one I had conducted with his former colleague Jacques May some seven years earlier. Joy urged Johannes to agree – thanks to her for this, and also, perhaps above all, for illuminating with her warm presence the last evenings the three of us spent together. The interview, almost completely improvised, was conducted with a rudimentary camera, in fixed shot, in French for the first question, in English for the rest. As I watch it, I realize how poor the questions I’ve asked are, but the only thing that counts here is Johannes and this last semi-public look at his life and work. Allow me to express my warmest thanks for the trust he has placed in me by agreeing to answer my questions at such a singular, almost “intermediary” (antarābhava) moment of his life.
Vincent Eltschinger, Paris, 16 June, 2025