Presentation of the two conferences
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Valérie Gillet, “Le premier Empire Pāṇḍya (Inde du Sud, VIIe–Xe siècles)”
Abstract: La dynastie des Pāṇḍya, dont le territoire s’étend au sud de la rivière Kāvēri, en pays tamoul au sud de l’Inde, a régné pendant presque tout le premier millénaire. Connue depuis le IVe siècle avant notre ère, par des témoignages essentiellement extérieurs au pays tamoul, il n’est pas certain qu’elle consiste en une seule et unique lignée ayant traversé les siècles. On la découpe en effet en trois phases : les Pāṇḍya anciens (IVe siècle avant n.è.–IIIe siècle de n.è.), les Pāṇḍya du premier Empire (VIIe–Xe siècles), puis du second (XIe–XIIIe siècles). S’appuyant sur les sources archéologiques et épigraphiques, cette présentation tente de cerner ce premier Empire, souvent méconnu en dépit de son importance dans le paysage médiéval sud-indien.
Biography: Valérie Gillet est Maître de conférences à l’ÉFEO depuis 2007. Après s’être intéressée à l’iconographie śivaïte du sud de l’Inde du VIIIe siècle, elle s’est formée à l’épigraphie tamoule et se concentre plus particulièrement aujourd’hui sur l’histoire sociale, religieuse et politique du pays tamoul entre les Ve et XIe siècles. Les questions de patronage et de fonctionnement des temples sont au cœur de ses recherches actuelles (Minor Majesties. The Paḻuvēṭṭaraiyars and their South Indian Kingdom of Paḻuvūr (9th-11th centuries A.D.). South Asia Research Series, The University of Texas, Austin & Oxford University Press, à paraître).
Charlotte Schmid, “Déesses Pāṇḍya du Cilappatikāram”
Abstract: Notre communication porte sur les divinités des Pāṇḍya telles qu’elles apparaissent dans l’épopée du Cilappatikāram, communément datée entre le Ve et le VIIe s. ap. J.-C. Ce qu’on peut définir comme un kāvya, un long poème narratif, en tamoul conte l’histoire de Kaṇṇaki, l’épouse de Kōvalaṉ qui, considéré à tort comme un voleur, est mis à mort dans la capitale des Pāṇḍya, Maturai. Le Cilappatikāram comporte trois parts distinctes. La première est dédiée aux Cōḻa, la seconde aux Pāṇḍya et la troisième aux Cēra. Ces trois dynasties sont associées dans la littérature classique et depuis les édits d’Aśoka avec l’Inde méridionale mais la part belle est ici faite aux Pāṇḍya, placés au centre de l’histoire et avec lesquels Kaṇṇaki entretient une relation particulière. La part belle est aussi faite aux déesses car la divinité tutélaire des Pāṇḍya est une déesse et bien d’autres divinités féminines gravitent autour de la dynastie dans l’ensemble d’un récit qui s’achève sur la transformation de Kaṇṇaki en Pattiṉi, déesse toujours aujourd’hui adorée au Sri Lanka. Pour mettre en perspective noms, formules et rituels associés aux divinités des Pāṇḍya dans le Cilappatikāram, nous utiliserons d’autres textes (inscriptions, littérature du Caṅkam…) mais nous mettrons surtout en correspondance ce matériel poétique avec l’émergence d’une tradition iconographique qui l’éclaire autant qu’il permet de mieux la comprendre. Les relations avec le nord de l’Inde apparaissent alors, nous semble-t-il, comme l’une des clefs de la constitution de la déesse que louent les Pāṇḍya — cette Koṟṟavai qui a pour monture une antilope noire.
Biography: Après avoir étudié les premières représentations krishnaïtes de la région de Mathurā, Charlotte Schmid s’est initiée au tamoul classique et au vishnouisme de l’Inde méridionale dans le Centre de l’ÉFEO à Pondichéry. Elle poursuit aujourd’hui des recherches sur l’identité de l’Inde méridionale, qu’illustre une traduction récente avec André Couture d’un appendice du Harivaṃśa (Kṛṣṇa et les ogres, Belles Lettres, 2022).
Practical information
Date: Wednesday 8 February 2023, 11am-12.30pm
Location: Université Sorbonne Nouvelle, Campus Nation
Address: 8, avenue de Saint-Mandé (Paris 12e)
Room: room A524