Informations générales
Référence de l’annonce : UMR8564-EMMFRA-010
Lieu du travail : AUBERVILLIERS
Date de publication : 07 novembre 2022
Type de contrat : FTC Scientist
Durée : 12 mois
Date de début : 1 janvier 2023
Quotité : temps plein.
Rémunération : entre 2 889 et 4 082 € bruts environ par mois selon expérience
Niveau de diplôme souhaité : PhD
Expérience requise : indifférent
Application Deadline : 28 November 2022
Lien vers l’annonce en ligne et pour déposer sa candidature : https://emploi.cnrs.fr/Offres/CDD/UMR8564-EMMFRA-010/Default.aspx
Missions
Le CNRS recrute un(e) chercheur(e) postdoctorant(e) en histoire sociale de l’Inde ancienne, à temps plein, pour jouer un rôle central dans un projet de type “Synergy” du European Research Council (ERC) financé dans le cadre du programme Horizon 2020 de l’Union Européenne.
Le projet DHARMA (The Domestication of “Hindu” Asceticism and the Religious Making of South and Southeast Asia) relève de l’histoire politique, économique et sociale de l’hindouisme. Il est co-porté par Emmanuel Francis, chargé de recherche au Centre d’Études de l’Inde et de l’Asie du Sud (CEIAS, UMR 8564, unité mixte de recherche sous la tutelle conjointe du CNRS et de l’EHESS) dans le cadre d’un consortium impliquant trois autres partenaires, à savoir l’Université Humboldt de Berlin, l’École française d’Extrême-Orient (EFEO) à Paris et l’université « L’Orientale » de Naples. Le CNRS assure, en tant que « corresponding Host Institution », l’interface avec l’agence exécutive de l’ERC (ERCEA), et Emmanuel Francis en assure la coordination en tant que « corresponding Principal Investigator » (cPI).
Le principal livrable en ligne du projet est une base de données donnant accès à plusieurs milliers d’éditions d’inscriptions d’Asie et permettant leur moissonnage. Ces inscriptions sont des textes anciens gravés sur pierre ou sur métal, rédigés en sanskrit ou dans d’autres langues d’Asie, portant sur l’histoire du monde hindou. Les éditions en ligne seront accompagnées de traductions en langues européennes et des métadonnées concernant leurs supports physiques, les lieux de découverte, etc. Elles seront fournies avec des cartes et des images montrant les inscriptions en tant qu’objets physiques.
Au sein d’une équipe d’historiens et d’épigraphistes, le chercheur(e) postdoctorant(e) en histoire sociale de l’Inde ancienne mènera des recherches sur l’histoire sociale de l’Inde ancienne, notamment à partir de sources épigraphiques, en lien avec les thèmes et les priorités du projet DHARMA (joindre impérativement un projet de recherche de 2 pages). Les sujets de recherche pertinents incluent, entre autres, l’histoire religieuse, la formation de l’État, le développement des institutions sociales, les relations entre religion et politique, environnement et économie, l’émergence de formes culturelles complexes. Il/Elle produira des recherches originales sur l’histoire sociale de l’Inde ancienne, en s’appuyant sur sa propre étude des sources primaires telles que les inscriptions et les textes littéraires. Il/Elle contribuera également à la base de données en ligne des inscriptions qui constitue le principal livrable du projet DHARMA.
Activités
Le chercheur(e) postdoctorant(e) en histoire sociale de l’Inde ancienne devra
– mener des recherches sur des sources primaires et leur contexte historique
– rédiger et publier des articles de recherche dans des revues ou ouvrages évalués par des pairs, ainsi qu’un livre
– donner des séminaires et assister à des conférences savantes
– participer aux ateliers du projet DHARMA
– contribuer au reporting périodique à l’organisme de financement
– contribuer activement à l’enrichissement des matériaux épigraphiques de la base de données DHARMA, ce qui implique d’encoder des inscriptions sous forme de fichiers EpiDoC (TEI-XML) et de produire les fichiers de métadonnées connexes
En outre, le chercheur(e) postdoctorant(e) en histoire sociale de l’Inde ancienne
– produira des contenus pour le site de valorisation du projet (https://dharma.hypotheses.org)
Compétences
Le/La chercheur(e) devra notamment
– avoir obtenu un diplôme de doctorat dans l’un des domaines suivants: histoire, épigraphie, philologie (NB: fournir le rapport du jury de thèse, le cas échéant)
– avoir une connaissance de langues anciennes de l’Inde (sanskrit et autres langues anciennes) dans un contexte de recherche; connaissance des textes épigraphiques appréciée
Il/Elle devra aussi avoir
– des aptitudes à la recherche individuelle, démontrées par un historique de publications savantes dans un domaine pertinent
– d’excellentes capacités de communication (écrites et orales)
– d’excellentes compétences interpersonnelles et une expérience de travail dans des contextes multiculturels
– des compétences avancées en anglais (écrit et parlé); connaissance du français appréciée
Une expérience dans la recherche en humanités numériques et avec les outils pertinents sera très appréciée.
Contexte de travail
Le/La chercheur(e) sera accueilli à temps plein au sein du Centre d’Études de l’Inde et de l’Asie du Sud (CEIAS, UMR 8564), dont les bureaux sont hébergés à l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), 2 Cours des Humanités à 93322 AUBERVILLIERS.
Le CEIAS est le plus grand laboratoire français de recherche en sciences sociales sur le sous-continent indien. Dès sa création au milieu des années 1950, sous l’impulsion de Louis Dumont, son ambition a été de renouveler les études sud-asiatiques en conjuguant les approches des sciences humaines et sociales et les acquis et problématiques de l’indianisme.
Les chercheurs et enseignants-chercheurs du CEIAS représentent un large éventail de disciplines : anthropologie, démographie, géographie, histoire, littérature anciennes et modernes, linguistique, philosophie, sciences politiques, sciences religieuses et sociologie. Leurs travaux sont menés dans le cadre d’équipes interdisciplinaires qui rassemblent, autour de problématiques communes, les compétences et l’approche intellectuelle de spécialistes de formation différente.
Contraintes/Risques
Contrat d’un an éventuellement renouvelable jusqu’à deux fois (jusqu’à 3 ans au total).
Ce poste implique en outre une mobilité en Europe et en Asie: des déplacements de longue durée sont à prévoir annuellement.
Informations supplémentaires
https://dharma.hypotheses.org
https://github.com/erc-dharma
Le projet DHARMA: The Domestication of “Hindu” Asceticism and the Religious Making of South and Southeast Asia (2019–2025) a débuté le 1er mai 2019, sur un financement ERC (Programme Horizon 2020). Ses trois Principal Investigators sont Emmanuel Francis (CEIAS), Arlo Griffiths (EFEO) and Annette Schmiedchen (UBER), tandis que Florinda de Simini pilote les activités du projet au sein du quatrième bénéficiaire, l’université « L’Orientale » de Naples.
La religion connue aujourd’hui sous le nom d’« hindouisme » est une religion mondiale majeure et la principale religion de la plus grande démocratie du monde, l’Inde. Mais l’histoire des institutions « hindoues » ne se limite pas à l’Inde. DHARMA abordera l’histoire de l’« hindouisme » dans une perspective comparative, en se concentrant sur la période du 6ème au 13ème siècle. Durant cette période, le golfe du Bengale a connu, par voie de mer, des échanges culturels intenses. Le processus d’« indianisation » qui en a résulté, marqué notamment par la diffusion de l’« hindouisme », du système d’écriture indien et du sanscrit, langue sacrée de l’Inde, a touché une grande partie du sud et du sud-est asiatique.
Le terme sanscrit DHARMA peut désigner la loi cosmique, maintenue tant par les dieux que par les hommes. Mais il est aussi souvent utilisé pour faire référence aux nombreuses fondations et donations instituées pour soutenir cette loi. Le projet DHARMA a pour ambition de mieux comprendre le processus d’«institutionnalisation» de l’« hindouisme » en examinant le rôle de différents agents, des rois et des nobles aux prêtres, aux moines et aux communautés locales. Le projet met l’accent sur le contexte social et matériel de l’« hindouisme » en adoptant une méthodologie multirégionale, multiscalaire et multidisciplinaire, afin de créer une véritable synergie de la recherche sur l’Asie du Sud et du Sud-Est prémoderne.
Notre approche est basée sur la corrélation et la contextualisation de sources écrites (inscriptions, manuscrits) et de sources matérielles provenant de temples et autres types de sites archéologiques. Le projet est mené par quatre équipes. Trois d’entre elles, constituées sur une base régionale, se concentrent respectivement sur les inscriptions et les sites archéologiques du sud de l’Inde tamoulophone (A), ceux du centre et du nord-est de l’Asie du Sud jusqu’au Myanmar actuel (B) et ceux de l’Asie du Sud-Est insulaire et continentale (C). Une quatrième équipe, transversale (D), dirigée par Dominic Goodall (EFEO) et Florinda de Simini, se concentre sur les textes transmis par la tradition manuscrite. Les centres régionaux de l’EFEO à Pondichéry, Siem Reap et Jakarta servent d’ancrage à nos investigations sur le terrain asiatique.
Les inscriptions sont les principales sources de l’histoire de l’Asie du Sud et du Sud-Est prémodernes, mais ne sont pas toutes accessibles et encore moins dans un format exploitable en informatique. Pour la recherche comparative à grande échelle que nous proposons d’entreprendre, rendre les inscriptions de l’Asie du Sud et du Sud-Est disponibles, autant que possible, dans une base de données numérique est donc un objectif central de ce projet. Les manuscrits d’Asie du Sud et du Sud-Est, en général écrits sur feuilles de palmier, contiennent de riches archives textuelles pertinentes pour l’histoire de l’«hindouisme». Nous produirons des éditions et traductions de textes restés jusqu’à présent inédits et donc inexploités par la recherche historique. Il s’agit notamment de descriptions des pratiques religieuses ainsi que de prescriptions, qui concernent tant la religiosité laïque que la vie religieuse dans les temples et les monastères. En ce qui concerne les vestiges archéologiques, nous sommes dans une position idéale – grâce à la collaboration de longue date entre archéologues français et asiatiques – pour entreprendre des études et des fouilles sur des sites connus pour leur richesse archéologique. Cela nous permettra ainsi de confronter nos découvertes dans les inscriptions et les textes à celles de l’archéologie. Les fouilles archéologiques seront menées par des archéologues français expérimentés au Bangladesh, au Cambodge et en Indonésie.